Les applications de SIRH peuvent-elles être pilotées par le gestionnaire de paye ?!
Je ne sais pas si vous avez vu l’offensive des éditeurs de paye pour PME sur des applications de SIRH? Moi cela m’a fait penser à un adage répandu dans le milieu de la formation professionnelle…
Lors de mes études, il y a très longtemps, avait cours un adage comme quoi s’il était possible voire facile de former un métallier pour en faire un menuisier, l’inverse n’étant pas vrai, sous-entendre que c’était compliqué. La raison principale était que l’un avait travaillé au centième de millimètre voire au micron alors que pour l’autre 2 ou 3 millimètres d’erreur se résolvaient d’un coup de maillet bien placé.
Alors pourquoi je vous parle de ça dans un blog sur la paye?
SiRH/Paye même combat?
Pour avoir pratiqué un peu les deux j’ai observé qu’en général les profils en charge de l’un ou de l’autre étaient différents et que finalement l’on s’adressait à deux personnes différentes. Effectivement le SIRH est vendu aux RH et la paye à la Finance ou à la compta.
Or comment fait-on lorsque, comme souvent dans une PME, la partie “RH” est dévolue à un(e) office manager courroie de transmission de “managers” plutôt chefs d’équipe et que la paye est gérée par une collaboratrice qui passe aussi la moitié de son temps sur la compta fournisseur.
SiRH + Paye = Gestionnaire de paye augmenté
Je prône depuis pas mal de temps l’avènement du concept de “Gestionnaire de paye Augmenté”. Pourquoi “Augmenté”? Justement parce qu’il serait en mesure de se projeter vers cet interlocuteur et partager avec lui une application d’administration du Personnel lui procurant dans sa vie de tous les jours rapidité et fiabilité dans ses échanges avec les collaborateurs, les nouveaux entrants etc.
Entendons nous bien je ne parle pas de saisie décentralisée je parle d’une application qui apporte des solutions concrètes utiles à tout en chacun au sein de l’entreprise et pas uniquement pour servir la paye.
Se préoccuper de comment la donnée est produite
Lorsque l’on reçoit un nombre de tickets restaurant à traiter a-t-on une idée de comment, et quand, ce nombre a été calculé? Quels jours de quel mois? Quelles absences à déduire?
Et puis si le gestionnaire sait comment traiter 8 HS à 125% est-ce qu’il saurait calculer et contrôler ce chiffre de 8 HS dans un planning?
Finalement qu’est ce que le gestionnaire ferait à la place de cet interlocuteur (RH) et/ou est-ce qu’il ferait les choses différemment?
Être légitime sur ce terrain
Je me pose la question de savoir si cette idée que je me fais d’un gestionnaire pédagogue cherchant à minimiser la saisie et les interventions manuelles de tous au sein de l’entreprise tient la route. Sans parler des actions spécifiquement RH.
Bien sûr que le RH ne peut pas remplacer au pied levé le gestionnaire pour faire un solde de tout compte ou une DSN. Mais comment être légitime sur ce terrain alors que l’on s’est toujours contenté de recevoir ces nombres et de vérifier qu’ils ont bien impacté le bulletin de paie.
La clé réside dans les compétences digitales
Le gestionnaire de paye est “Augmenté” parce qu’il s’efforce de devenir le maître des flux avant, vers et après la paye. Mais en est -il capable? Le veut-il même? Dans SIRH il y a SI, est-ce que le gestionnaire est si SI que ça ou même si RH que ça?
J’ai souvent été surpris de voir les réactions lorsque je demandais d’enregistrer un fichier excel en csv. Et avoir fait du recrutement et de l’administration pour une entreprise d’interim ne donne pas toutes les clés pour gérer l’AdP d’une PME.
La clé réside dans les compétences digitales
Pour moi la réponse est définitivement oui!
Non seulement il le peut mais il le doit car c’est la seule voie de progrès qui aille dans le sens de son engagement au service des collaborateurs de l’entreprise.
Cela suppose d’abord que les gestionnaires intègrent dans leur cursus la maîtrise de ces processus et de disposer d’outils adaptés. Mais il faut aussi que le “contrat” qui les lient à l’entreprise soit revu pour passer de cette situation de technicien du chiffre à celle d’interlocuteurs-acteurs des processus d’administration du personnel. Il faut aussi qu’ils s’autorisent eux même à le devenir.